Écojardin des Grivauds : description

Pierrefitte-sur-Loire

Du 6 au 20 septembre 2020

J’ai présenté brièvement les Grivauds et l’article écrit pour leur blog donnait un aperçu de ce qui s’y passait mais j’avais envie de faire une petite description plus détaillée de mon passage là-bas. En route pour les coulisses de l’Écojardin des Grivauds!

Denis et Fabrice étant maraichers ils se doivent de produire suffisamment de légumes pour faire tourner leur exploitation. La semaine est donc rythmée par l’amap et le marché de Vichy, les deux principaux lieux de vente de leur production. Ainsi les récoltes du début de semaine sont en partie écoulées dans les paniers et celles de fin de semaine lors du marché. La gestion des récoltes nécessite de la réflexion car tout ne peut pas être cueilli le vendredi pour être vendu le samedi. Fabrice et Denis n’ont que 2 bras et 2 jambes et même avec l’aide des personnes de passage sur le lieu ça ne serait pas possible (peut être plus tard quand Mi-Roux maîtrisera mieux ses pouvoirs sataniques). Ainsi les légumes sont récoltés par ordre chronologique décroissant de conservation (petit exercice d’agitation de neurones pour vous réchauffer en cette période de froid) afin qu’ils soient vendus en étant les plus frais possibles.

Hormis lors des shooting photos de fleurs de courgettes (j’ai développé une réelle passion pour ces fleurs, je les trouve si belles, à la fois délicates et imposantes, éphémères mais si massives), j’ai aidé à récolter et j’en garde de nombreux et bons souvenirs!

Même si les lieux et les gestes sont les mêmes chaque récolte est différente car chaque légume est différent (sincèrement le maraîchage mériterait qu’on y consacre de la poésie). J’ai adoré déambuler entre les pieds de tomates, ma cagette posée sur l’avant bras comme un vrai maraicher le ferait. J’ai appris à déposer les tomates de manière à ce qu’elles ne s’écrasent pas entre elles. J’ai peu à peu réussi à les cueillir d’une seule main, en cassant leur pédoncule d’une pression du pouce au niveau de la zone de jonction avec la tige qui les porte. Il me reste par contre de la marge niveau expérience, pour savoir comme Denis, quand une aubergine est prête à être récoltée, simplement par habitude et connaissance du fruit, acquises au fil des ans. Par contre pas de soucis pour partager les joyeuses douleurs à l’arrière des genoux et aux reins en cueillant les haricots. Mais à la vision du poids de la cagette sur la balance, ces dommages collatéraux de la récolte sont vite oubliés!

Magnifique récolte de haricots verts!
Magnifique récolte de haricots verts!

Et même, les joyeuses (ou profondes hein) discussions ponctuant les récoltes, les ont toujours rendues agréables.
En seulement deux semaines j’ai pu apprécier les petites routines de récolte. Observer l’évolution des courgettes, des concombres et jouer le petit jeu de peser le pour et le contre entre les cueillir et les laisser grossir selon le délai jusqu’à la récolte suivante.

J’ai aussi pu découvrir le conditionnement des légumes avant l’amap ou avant le marché. Session riches en émotions (si si même si on croirait pas) : la haute satisfaction de tomber sur le poids net souhaité d’une botte de poireaux, le pincement au cœur en écartant une tomate cueillie avec amour mais un peu abîmée, la beauté d’une cagette de carottes toutes propres, la fierté à la vue du stand sur le marché ou encore l’admiration face à une chambre froide pleine.

J’ai failli oublier l’épisode coup de speed car il manquait 5 ou 6 poireaux pour compléter tous les paniers amap. S’en est suivi un sprint pour aller les chercher au fond du champ à 13h et une lutte pour les arracher, bien ancrés dans le sol dur de ce mois de septembre si sec. J’espère que les amapiens qui ont eu cette dernière botte l’ont savourée… 😀

Préparation d'une botte de poireaux pour l'amap
500g tout pile.. si c’est pas de la précision ça !

Entre ces périodes de récolte s’intercalent différents chantiers. Selon les périodes de l’année et les conditions météo, il faut réaliser des semis, poser des filets ou préparer des plantations. Pour ça des occultations sont réalisées plusieurs mois à l’avance (sous bâche ou sous paille). Les adventices présentes en dessous meurent ainsi, privées de lumière et la place est libre pour une future plantation.

Avant de planter, un nouveau paillage est réalisé. Parfois une bâche au travers de laquelle seront plantés les plants (en leur faisant des trous cela va sans dire) est installée par-dessus.
Si l’endroit est plein d’adventices des collerettes sont également déposées autour de la base des plants pour les protéger de l’invasion!

L’arrosage est réalisé par aspersion ou au goutte à goutte grâce à des systèmes d’irrigation en place, activés manuellement. Attention aux alarmes arrosage pour ne pas oublier de les allumer ou de les éteindre!!

Serre arrosée par aspersion
Serre arrosée par aspersion

On ne dirait pas en décrivant ces tâches mais elles prennent vite du temps car les bandes cultivées sont longues, en champ comme sous serre.

Je vous assure que planter des salades sur 4 rangs et je ne sais combien de mètres représente plusieurs centaines de plants et une certaine durée passée à manier le plantoir. Je me suis surprise par l’évolution de mon état d’esprit au cours de la semaine. Je suis passée de découragée en voyant la quantité de plants à mettre en terre à apaisée et sereine face à la bande de paille nue qui attendait ses futurs habitants. C’est très gratifiant de sentir ses gestes devenir plus fluides, plus efficaces et plus sûrs au fil du temps.

De même, je pourrais peut-être bientôt envisager de passer mon permis brouette-plateau. Les Grivauds avec le trajet tortueux reliant les champs et la chambre froide constitue une excellente Brouette-école.

Dans la catégorie agilité et prouesses techniques j’ai aussi atteint un record en portant un total de 8 cagettes de bois vides empilées (j’étais à 3 en début de séjour). Vivement que j’y retourne que je puisse passer la barre des 10! Le plus dur n’étant pas de les porter en elles-mêmes mais plutôt de les soulever du sol sans renverser la pile (eh oui on ne soupçonne pas ce genre de détails pratiques pourtant omniprésents dans le quotidien d’un maraîcher).
Enfin, si un jour j’ai des enfants salades je sais leur donner le bain, en faisant attention de bien retirer toutes les limaces, traces de terre et de laiteron de leurs feuilles.

Lavage de salades
On frotte bien partout!!

Sinon j’ai aussi appris des choses plus techniques de maraîchage de type quand, comment, pourquoi et où semer/planter quoi ou encore comment lutter contre les différents nuisibles ou maladies des cultures. À voir si j’en parle dans un prochain article !

Psst, envie de découvrir les Grivauds sous un autre prisme? Je conseille d’aller lire les très chouettes articles de Cécile qui y est passée plusieurs fois : c’est par !

2 bonus :
L’évolution d’un semis de salades

Une technique pour éviter que les salades tout juste plantées ne grillent sous la serre!

Cagettes protégeant de jeunes pieds juste plantés
Le pouvoir insoupçonné de la cagette

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